Neuf décembre
deux mil quatorze à quatorze heures, un peu moins.
AnneAnne,
Je rentre du
studio.
Quelle surprise,
quelles émotions, j’ai lu tes bons conseils contenus dans ton courriel assez
long pour qu’il me porte quelques jours et plus. Je le lis très attentivement,
cherchant entre et derrière les mots.
Merci pour tes
conseils et ton appréciation juste.
J'ai écrit sur
mon « penser à faire » dernièrement la feuille de mes futures actions
; il était question de copier mes grandes feuilles chronologiques sur « Libre
Office ».
Tes indications
et ton soutien vont m'aider, la métaphore du patchwork avec la tapisserie est
très encourageante et stimulante.
Content des
nouvelles de Salomé. Triste que tu ne sois pas en forme, malgré ton courriel
qui, si tu n'avais pas écrit ce début, m'aurait fait éclater de joie.
Le contenu et la
longueur m’auraient fait penser que tes forces sont revenues.
Suite de mes
années avec Fré. H.
Nous avons vécu
rue des Blancs-Manteaux, pendant un an, avant de déménager à Maisons-Laffitte,
ville consacrée à la préparation de chevaux de course, genre PMU.
Nous avions loué
une maison en collaboration avec deux amies de Fréd.
Une amie,
Marie-Thérèse, et un ami, Tony Gatlif, qui a fait une belle carrière de metteur
en scène.
Ces films sont
très appréciés. (On peut les trouver sur « You Tube » et « Wiki »).
Extraire et
copier-coller sur le fil des amis…
Nous avions
l'habitude de prendre les cafés du matin à la cuisine, l’endroit était spacieux
et agréable. Je l'écoutais raconter son désir de faire de la mise en scène, et
me narrer les sujets de ses films futurs. Il me racontait aussi son enfance en
Algérie.
J'essaye de
suivre l'histoire de ma vie avec Fré. Mais je suis obligé d'inclure celle de
Gatlif.
Il était né en
Algérie, d'une mère algérienne et d'un père tzigane. Je l'ai revu quarante ans
après notre cohabitation, dans un café place Saint – Michel.
Nous avons
évoqué les années passées. Il me parla qu'il avait mis dans un de ses films ma façon
d'être dans cette cuisine. Il se souvenait de ma façon de laver les tasses que,
la plupart du temps, je cassais, mettant trop de savon, ces tasses
m'échappaient des mains.
Ai – je
changé ?
J’ai
l’impression quand je lave les tasses de l’année deux mil quinze, que sous l’effet
des médicaments, j’ai la même maladresse. Les prétextes que je me donne, sont
les effets des médicaments.
Nous avions
composé, Frédé et moi, deux chansons. Toni nous avait passé la commande pour les
inclure dans son premier film. Les paroles avaient été écrites par F. , j'avais
composé la musique.
Si je reprends
cette histoire dans le fil des amis, je raconterai notre vie commune de cette année
à Maisons Laffitte.
Frédé, peu à
peu, n'étudiait plus avec moi. Elle voulait se servir de la guitare pour
s'accompagner, voulant devenir chanteuse. Elle commençait à écrire et composer
des chansons (paroles et musique). Elle me demandait de l'aider. Elle voulait
aussi tenter de me convaincre de faire un duo.
Duo. Nous étions
encore en train d’essayer de vivre en couple. Duo – couple.
J’étudiais
encore la guitare avec Alexandre Lagoya et Ida Presti.
Ils étaient un
couple dans la vie et un duo dans la vie sur scène.
L’énergie et la
volonté de F. de parvenir – par venir –, étaient immenses. J'essayais de me protéger
pour ne pas faire de concessions à mes idées artistiques. Je n’appréciais pas ses
chansons et son arrivisme. Son attitude et sa pensée à propos de l’arrivisme n'avaient
pas refroidi notre relation affective.
Mon amitié avec
André m’avait donné le courage de lui demander de composer pour la guitare.
Nous avions décidé de faire des petites compositions pour les débutants que
nous nous proposions de continuer. Nous n’avons pas continué, nous avons
finalisé le premier livre qui s’appelle « Micro-Cosmos pour guitare ».
F. a intercalé des poèmes que je ne trouvais pas très bons. Elle a réussi à
trouver un éditeur pour cette brochure dont il ne reste plus qu'un exemplaire.
J'ai appris par
Dadou, qu'elle avait fait une petite carrière en tournées avec d'autres
chanteurs.
Plus tard, elle
a écrit un livre sur le Dalaï Lama, imprimé et en vente dans les librairies.
Mes souvenirs à
venir pour compléter ce fil seront écrits et insérés plus tard dans « Libre
Office ».
L'éditeur de ce
cahier nous a demandé plus tard de transcrire, deux suites pour piano de J.S.
Bach, les « Suites Françaises » numéros trois et six.
L’enregistrement
de ces suites ont été faites dans une église toute une nuit. L'éditeur ne
pouvait payer l’ingénieur du son que pour une nuit.
Avec Gérard Iglésia,
un ami guitariste et compositeur, nous avons fait cet enregistrement, avec les
félicitations de l’ingénieur. Il avait une grande expérience, n'avait jamais
enregistré un disque de cette importance en une nuit. Ce disque a été un peu
vendu. Je n'en ai gardé qu'un seul exemplaire.
Mon amitié avec
Gérard I. sera narrée ultérieurement dans le fil de la profession et des amis
musiciens, sous-fil des amies et amis.
Loulou venait
souvent nous visiter à Maisons – Laffitte.
Il était venu
quand Frédé avait commencé à habiter avec moi rue des Blancs Manteaux, avait
continué ses visites rue du Plâtre et à Maisons Laffitte. Il s’était acheté une
voiture de sport qu’il garait dans le jardin.
Mon père, ayant
été amputé d'une jambe ne pouvait plus conduire. Sa blessure datait de très
longtemps. C’était une blessure ouverte au tibia qui est devenue cancéreuse
après des années. Il me demanda de le conduire avec ma mère à Nice pour passer une
semaine et assister à une réunion de famille.
Nous avions fait
le voyage avec F. En arrivant, après avoir déposé mes parents à l'hôtel, nous sommes
allés chez une amie de F.
Cette amie
devait nous héberger pour quelques nuits. Notre chambre se trouvait à côté de celle
de nos hôtes. Une porte et une mince cloison nous séparaient. Nous pouvions nous
entendre de chambre à chambre.
Nous nous sommes
couchés, cherchant le sommeil. F. s'est rapprochée de moi, cherchant une
intimité. Je n'ai pas pu lui accorder le dénouement, paralysé par le savoir que
nos hôtes pouvaient entendre notre comportement.
Le lendemain, F.
décida de rentrer en train à Paris, dans notre appartement de la rue du Plâtre.
Je devais rester pour ramener mes parents à Paris.
La fin de notre
histoire commença à ma réintégration rue du Plâtre. Je compris par les
sous-entendus de F. qu'elle avait commencé une autre histoire avec Loulou, mon
meilleur ami, cousin de Dadou, artiste-peintre.
Je lui ai laissé
l'appartement. J'ai vécu dans une petite chambre, au sept, rue du Pont aux
Choux. Cette chambre avait été trouvée par Lina, sœur de Dadou, qui habitait
cette rue.
Je n'ai plus
revu F. , ni Loulou, pendant plus de trente cinq ans.
Nous ne nous
sommes rencontré qu’en deux mil treize, l'année de ma visite à Dadou, déjà très
malade.
F. et Loulou se
sont quittés après avoir eu un garçon. J'ai visité F. dans son appartement. Au
détour d'un échange de mots, elle me fit visiter son studio et voir ses
peintures.
Sa vie avec
Loulou avait détourné sa vocation musicale. Elle avait commencé à peindre.
J'écrirai sur le
travail fait sur moi-même. Travail qui consiste à ne pas laisser d’amertume en
moi et dans les relations avec les autres. Nouer une nouvelle parole avec
toutes mes relations.
À plus tard.
Pour l'instant,
je lutte avec une pensée, comment faire la guerre contre les microbes, les
microbes que tu as attrapés.
Mes affections à
Salomé en l'embrassant virtuellement, je t’embrasse aussi.
Une grande et
pleine amitié chaude, chaleureuse, affectueuse pour aider la guérison.
Ychaï.
PS :
Hier, à trois
heures quinze. J'ai eu un rendez-vous avec Noa. Noa est une jeune fille fragile,
frêle, délicate et petite de taille. Elle a choisi, au lieu de faire ses deux
ans de servie militaire, de se consacrer à l’entretien spirituel de personnes
âgées et seules. Elle est menue et très sympathique, avec une patience
gracieuse. Je lui ai parlé de moi pendant deux heures en lui expliquant que
j'avais besoin de classement bureaucratique. Elle viendra tous les lundis. Cet
envoi de jeunes filles a commencé depuis trois ans. J'ai droit chaque année à
une nouvelle jeune femme envoyée par le service social de l'armée. Une femme assistante
sociale, tous les ans, me présente une jeune femme qu’elle choisit la meilleure
possible pour moi selon ses propres critères.
Il y aurait
aussi un fil à ouvrir pour les jeunes femmes qui préfèrent me tenir compagnie
au lieu de pratiquer l’armée. Il y a eu Sivan,…, une française venant de faire
sa montée, Moria, Noa. Cette année il y a Hassia.
Bonne journée.
Ychaï
Il est quinze
heures quarante cinq, je dois me préparer pour aller à la séance de chi-cong
(voir Wiki ou You ), avec L.
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