Vingt neuf décembre deux mil
quatorze. Déjà. Il est sept heures douze.
AnneAnne,
Bonjour,
J'avais programmé la sonnerie du
réveil à une heure. J'ai entendu cette sonnerie de loin. Après avoir cherché où
était le réveil, je l'ai positionnée et interrogée jusqu'à la faire taire.
Après quelques minutes, je me suis remis à dormir. J'avais pris seulement la
moitié du cachet de Tramozone.
J'ai parlé à Ruth et à André H. Il
était encore dans l'étage de médecine générale où on l’a laissé attendre toute
la journée. Il devait être transporté dans le service d'oncologie, quelques
étages plus bas. On ne l’a pas informé du moment où il pourrait commencer la
chimio, le soir même ou le lendemain matin. Cela dépendait aussi si le produit qu’on
devait lui injecter se trouvait à l'hôpital ou s'il faudrait attendre pour le
recevoir. Il a voulu me parler, me disant en réponse à ma question
« est-ce que tu n'est pas fatigué ? » qu'il se sentait comme, après
avoir participé à un marathon de quarante kilomètres.
J'étais déjà couché quand Meir N. m'a
téléphoné. Il est arrivé de son kibboutz « Neot Semadar » pour
quelques jours à Jérusalem. Ce kibboutz se trouve à quelques kilomètres
d'Eilat, ville balnéaire sur la côte de la Mer Rouge, en face de la Jordanie.
J’ai passé deux jours dans son
kibboutz, il y a quelques mois. J’avais présenté Meir N. à André H. Il lui a
construit une chaise un peu spéciale pour qu’André H. puisse reposer son dos. Meir
N. voudrait voir André H.
J'attends de prendre des nouvelles d’André
H. pour savoir s’il pourrait nous recevoir.
Dadou était très fatigué après la
chimio. Il me demandait de lui téléphoner et d’attendre deux ou trois jours
pour le voir.
J'écrirai aussi l’histoire de ma
relation avec Meir et sur ce séjour dans son kibboutz. Cette relation venait de
Marion et de Carine.
Meir N. a fondé ce kibboutz « Neot
Semadar » avec un groupe d'amis, il y a vingt ans.
Je dors beaucoup trop depuis la prise
de ces nouveaux cachets. J'ai décidé hier de n’en prendre que la moitié.
J'ai écrit à Sylvie Y., la compagne
de Dadou. André m'avait demandé de l'avertir de son état.
J'ai un rendez-vous avec Ulrike à
neuf heures et je dois rencontrer Meir à onze heures dans le café, le Lieu
d'Isaac, boulevard de la Maison du Pain.
Je ne me souviens plus de la date de
ton retour à Toulouse.
Pour cette approche du temps
conventionnel de deux mil quinze, mes souhaits pour un rétablissement total de
ta santé se font plus intenses.
Mon amitié toujours plus chaleureuse
et affectueuse entoure ces souhaits que je voudrais t’envoyer enveloppés des
couleurs de l'arc en ciel.
À bientôt.
Ychaï
Sept heures quarante.
Roger Bénichou-YchaÏ
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