Trente et un décembre deux mil
quatorze.
J'espère que le satané programme me
laissera écrire tranquillement.
AnneAnne,
Cinq heures trente et une.
Je me suis réveillé vers quatre
heures trente accompagné par la lecture parlée de « Albertine
Disparue ».
Le programme a l'air de marcher, mes
problèmes continuent.
Je ne prends qu'un demi cachet.
J'ai visité André H. hier soir vers
dix neuf heures. Il a attrapé un virus et les médecins n’ont pas donné l’ordre
de commencer la chimio. Je suis resté un moment et je suis parti avec une de
ses élèves qui se trouvait là, dans la chambre.
André H. est très maigre, décharné, se
sent plus fatigué, et désire subir cette perfusion au plus tôt.
Il a toujours de l'humour. La voix est
plus forte. Je donne par mail de ses nouvelles à ses amis. J'ai réussi à avoir
le numéro de téléphone de Sam G. qui habite à Strasbourg. Sam G. est son ami
depuis l’époque du « toit familial », la maison d’étudiants rue Guy
Patin.
Sam G. est un ami des années mil neuf
cent soixante.
J'aurais à raconter les lieux où Sam G.
et son père habitaient. Une vieille maison avec une grange et un jardin à Saint
– Maur, près de la berge d'un affluent de la Seine, dont je ne me souviens plus
le nom. Miki E. a habité dans la grange pendant l’un de ses séjours à Paris.
Le père de Sam G., à côté de ses
activités philosophiques, ramassait les cartons d’emballage pour les revendre.
Miki E. a organisé dans cette grange
des soirées mémorables.
J'ai reçu une lettre de Katalyn, la
directrice du Musée où les œuvres de Hedi T. vont être gardées. Une lettre de
remerciement. Le transport a coûté cher.
Je vais faire écrire une lettre par
Esti Haïm, professeur d'hébreu, et ancienne éléve de Hedi T. pour la peinture.
Une lettre de demande de participation
aux frais de cet envoi.
Je laisse ce courriel sans correction
pour comprendre pourquoi, en relisant, je contemple ma problématique, l'inversion
des lettres.
Il est probable que je prenne
rendez-vous avec le Docteur Lipot.
AnneAnne,
Six heures.
Je laisse en suspens ce courriel, non
sans te souhaiter une très bonne année nouvelle.
T'envoyer mes affections nouvelles.
Ychaï
Roger Bénichou-YchaÏ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire