Sept janvier deux mil quinze.
AnneAnne,
Bonjour avec presque la neige, qui
viendra avec la tempête qui se prépare.
Deux jours avec mon silence, ne me
sentant pas très bien. Je crois que j'ai pris un peu froid après avoir visité
André H. dimanche dernier. Étant en avance pour mon rendez-vous avec D., j'ai
marché plus d'une demi-heure et attendu dans le froid, sans être assez couvert.
Je n'ai pas visité André H. depuis
cet événement, ayant senti qu'il allait mieux. Hier soir, je lui ai parlé.
Il a été hier faire des examens à
l’hôpital. Il recevra sa deuxième chimiothérapie, si tout va bien, jeudi de la
semaine prochaine.
J'ai pensé à enregistrer pour toi au
lieu d'écrire un courriel. Je ne l'ai pas fait. Je me suis couché longtemps en
essayant de bousculer mon cerveau.
Je suis allé quand même au studio
pour tourner en rond. J'y retourne à neuf heures. Ruth B. O., ma nouvelle
assistante, viendra à cette heure là.
J'ai rêvé avoir eu une petite
altercation avec Keren G., ma voisine peintre, qui a son studio en face du
mien. J'avais trouvé dans mon studio une tête sculptée, lui demandant de la
retirer, elle est venue de mauvaise humeur.
Je fais de plus en plus de fautes de
frappe, « mias » au lieu de « mais ». Presque tous les deux
mots, je dois corriger.
Je voudrais savoir, mais en demi mot,
si mes enregistrements ne t'ennuient pas trop. S'il t’est plus facile de
m'écouter.
Pour moi, écouter est assez
différent, intéressant, je peux comparer mon oralité et mon écriture.
Porte-toi mieux, de mieux en mieux,
avec mon soutien amical et chaleureux.
Ycahï.
Roger Bénichou-YchaÏ
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