Vingt trois mai deux mil quinze à quinze heures
cinquante.
AnneAnne,
Le dos passe.
Dans le dos, il y a des points que l’être solitaire ne
peut atteindre.
Pour soulager mes démangeaisons, ni le coin du mur, ni
le manche de la brosse ou du balai, ni tous les instruments imaginés, ne
peuvent m’aider.
La ou le solitaire ne peut soigner certaines blessures
et autres maux.
Même les neurones miroirs ne peuvent aider…
De mon côté, je travaille avec la volonté et la
méditation. En dehors des moments d’immobilité, quand je reste assis ou couché
pour ralentir la vitesse de mon cerveau, j’invente toutes sortes de moyens pour
que les démangeaisons disparaissent. Malheureusement, ces disparitions sont
temporaires, elles reviennent.
Les associations.
Le sage David disant qu’il ne faut pas porter son
couteau à la bouche.
Ayant porté mon couteau que j’avais piqué dans un
morceau de fruit et l’ayant porté à la bouche, il me dit : « et si,
par malchance, quelqu’un passait et par inadvertance poussait ton coude, le
couteau irait se planter dans ta bouche ».
Depuis, chaque fois que je vais porter mon couteau à
la bouche, je pense à ce sage.
J’ai accompagné le sage David pendant plus de quatre
ans, jusqu’à sa mort.
Son domicile et la synagogue qu’avait fondée sa grand
– mère se trouvait dans la petite rue des « Garinin », rue « des
graines ». La rue s’appelait ainsi parce qu’il s’y trouvait un marchand de
graines.
(Faire ou rechercher photo de cette rue et des
bâtiments.)
J’habitais rue des Prophètes au numéro soixante huit à
cinq minutes de cette petite rue.
Je raconterai ces années.
C’est la femme de ce sage qui a organisé mon mariage
avec Catherine T. Elle avait pris le nom d’Odélia quand elle a émigré en
Israël.
Colette B.
Une serviette de toilette toujours prête.
Je commençais, dans les escaliers des appartements que
j’habitais, à déboutonner ma chemise. C’était un geste de réminiscence, je
revoyais mon père faisant ces gestes en montant les escaliers de la rue
Pélissier.
Une rebouteuse russe, qui m’avait été conseillée par mon
élève Yaïr H., pour me rebouter le dos. En me rhabillant, elle me vit enfiler
mon pantalon debout en équilibre sur une jambe, m’apprit à ne pas faire cela.
Je n’oublie pas cette leçon, mais, je continue à
enfiler mon pantalon en équilibre sur une jambe en pensant à elle.
Je jette avec joie ma chemise après son unique
utilisation, dans la machine à laver. Dans mon enfance il fallait porter pendant
plusieurs jours la même chemise et les mêmes sous-vêtements.
Les laveuses et la cérémonie du grand lavage sur la
terrasse ne se faisant qu’une fois par mois.
A raconter.
A l’époque, où il n’y avait pas de machine à laver le
linge, ma mère et les mères nous obligeaient à porter les vêtements plusieurs
jours de suite.
Se libérer de l’éducation pour avoir la joie de se
sentir libre.
- ne
plus ranger ses souliers, mais les jeter dans un grand geste libérateur au
milieu du salon.
- Le
« Word » commence à me faire des problèmes…
- J’arrête
donc.
Roger Bénichou-YchaÏ
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