lundi 5 septembre 2016

27 decembre 2014 Roger

Vingt sept décembre deux mil quatorze.
Revrac…
Dix neuf heures quinze.

AnneAnne,
Bonsoir,
La journée se termine, la nuit tombe tôt, vers dix sept heures trente. Ici c'est l'Est.
J'ai mis mes lunettes pour ne pas me scotcher sur l'écran.
Je ne me suis pas encore habitué à mes lunettes bifocales.
Je n'aime pas m'habituer.
J'ai pris toute la journée pour me décider devant « Libre Office ».
J'ai toujours envie d'écrire. De faire les devoirs que je me fixe et que j'attends de rayer de mes listes.
Rue des Blancs Manteaux, une maison et un appartement calme. Dans la cour, il y avait un tapissier. Avec son pistolet à clou de tapisserie, le bruit qu'il faisait, ressemblait au bruit d'une mitraillette. Je devenais nerveux et ne pouvais jouer de ma guitare.
J'étais déjà professeur. C'est après une ou deux années que nous sommes allés nous installer, F. H., à Maisons Laffitte dans une maison à un étage avec un petit jardin.
Nous y sommes restés un an. Nous avons trouvé ensuite cet appartement rue du Plâtre. Cette rue est à quelques minutes de la rue des Blancs Manteaux.
L'idée d'associer mes lieux d'habitation avec environnement m'est venue cet après midi.
André H. vient de m'appeler de l'hôpital, où il est rentré ce soir après avoir passé la journée de samedi avec trois de ses enfants.
Il parle difficilement avec un téléphone portable. Il m'a dit « de ne pas me faire du souci pour son copain ». Il commencera la chimiothérapie demain.
Il a dit aussi que j'étais « une âme sœur ».
Je téléphonerai demain pour savoir s'il aura la force de recevoir ma visite après la séance de chimiothérapie.
Je suis très touché de ses appels téléphoniques, et de la manière dont il parle avec moi maintenant.
Il me raconte tous les examens qui lui sont faits à l’hôpital ainsi que son interprétation de son état de santé.
Il a une lucidité et une façon très personnelle d’interpréter sa vie actuelle et sa vie passée.
La conversation a été courte, je pense qu'il était gêné par son appareil acoustique. Il devient de plus en plus sourd. Etant très maladroit, il n’arrive ni à régler ni à supporter son appareillage.
Il n'arrive pas bien à saisir l'appareil qui lui échappe des mains.
Vendredi, il m'a dit que sa maladie était la même que celle de Dadou, en ajoutant que Dadou avait beaucoup souffert.
J'avais écrit à Sylvie, Daniel, Clara et Violette pour demander de leurs nouvelles et l’état de santé de Dadou.
Sylvie Y. a téléphoné aux H. et a parlé à Ruth jeudi.
J'écris comme si je faisais un rapport. Je m'en excuse, aujourd’hui je n'arrive pas à écrire autrement, préoccupé de faire remonter dans ma mémoire les conversations avec André H. pour les retranscrire.
AnneAnne,
Je te souhaite une bonne nuit avec beaucoup de beaux rêves, entourée de mon amitié.
Il est huit heures.

YchaÏ

 P.S.
J'ai réussi à joindre par téléphone les Chem’s. Nous nous sommes demandés de nos nouvelles.
Z. Chemirani m'a raconté la visite de leurs enfants et petits enfants, elle a parlé de la neige qui était tombée. Elle ne sort pas quand il y a de la neige. Djamchid dormait. Je n'ai pas pu lui parler.
Bonne nuit.


Roger Bénichou-YchaÏ


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