Vingt sept
décembre deux mil quatorze.
Revrac…
Dix neuf
heures quinze.
AnneAnne,
Bonsoir,
La journée
se termine, la nuit tombe tôt, vers dix sept heures trente. Ici c'est l'Est.
J'ai mis mes
lunettes pour ne pas me scotcher sur l'écran.
Je ne me
suis pas encore habitué à mes lunettes bifocales.
Je n'aime
pas m'habituer.
J'ai pris
toute la journée pour me décider devant « Libre Office ».
J'ai
toujours envie d'écrire. De faire les devoirs que je me fixe et que j'attends
de rayer de mes listes.
Rue des
Blancs Manteaux, une maison et un appartement calme. Dans la cour, il y avait
un tapissier. Avec son pistolet à clou de tapisserie, le bruit qu'il faisait,
ressemblait au bruit d'une mitraillette. Je devenais nerveux et ne pouvais jouer
de ma guitare.
J'étais déjà
professeur. C'est après une ou deux années que nous sommes allés nous installer,
F. H., à Maisons Laffitte dans une maison à un étage avec un petit jardin.
Nous y
sommes restés un an. Nous avons trouvé ensuite cet appartement rue du Plâtre.
Cette rue est à quelques minutes de la rue des Blancs Manteaux.
L'idée
d'associer mes lieux d'habitation avec environnement m'est venue cet après
midi.
André H. vient
de m'appeler de l'hôpital, où il est rentré ce soir après avoir passé la
journée de samedi avec trois de ses enfants.
Il parle
difficilement avec un téléphone portable. Il m'a dit « de ne pas me faire
du souci pour son copain ». Il commencera la chimiothérapie demain.
Il a dit
aussi que j'étais « une âme sœur ».
Je
téléphonerai demain pour savoir s'il aura la force de recevoir ma visite après
la séance de chimiothérapie.
Je suis très
touché de ses appels téléphoniques, et de la manière dont il parle avec moi
maintenant.
Il me
raconte tous les examens qui lui sont faits à l’hôpital ainsi que son
interprétation de son état de santé.
Il a une
lucidité et une façon très personnelle d’interpréter sa vie actuelle et sa vie
passée.
La
conversation a été courte, je pense qu'il était gêné par son appareil acoustique.
Il devient de plus en plus sourd. Etant très maladroit, il n’arrive ni à régler
ni à supporter son appareillage.
Il n'arrive
pas bien à saisir l'appareil qui lui échappe des mains.
Vendredi, il
m'a dit que sa maladie était la même que celle de Dadou, en ajoutant que Dadou
avait beaucoup souffert.
J'avais
écrit à Sylvie, Daniel, Clara et Violette pour demander de leurs nouvelles et
l’état de santé de Dadou.
Sylvie Y. a
téléphoné aux H. et a parlé à Ruth jeudi.
J'écris
comme si je faisais un rapport. Je m'en excuse, aujourd’hui je n'arrive pas à écrire
autrement, préoccupé de faire remonter dans ma mémoire les conversations avec
André H. pour les retranscrire.
AnneAnne,
Je te
souhaite une bonne nuit avec beaucoup de beaux rêves, entourée de mon amitié.
Il est huit
heures.
YchaÏ
P.S.
J'ai réussi
à joindre par téléphone les Chem’s. Nous nous sommes demandés de nos nouvelles.
Z. Chemirani
m'a raconté la visite de leurs enfants et petits enfants, elle a parlé de la
neige qui était tombée. Elle ne sort pas quand il y a de la neige. Djamchid
dormait. Je n'ai pas pu lui parler.
Bonne nuit.
Roger Bénichou-YchaÏ
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