lundi 29 août 2016

10 novembre 2014 Roger

AnneAnne,

J'ai retrouvé mon ordinateur, mais je n'oublierai pas ma tablette (pour rire aussi).
Le voyage de nuit était ennuyeux et fatiguant.
Donc, malgré l'envie de te raconter mon voyage de retour et de faire en sorte que tu reçoives les photos le plus rapidement possible.
Je n’ais pas pu dormir dans la journée pour récupérer. Je te prie de m'excuser pour le retard que prendra l'envoi des vues de Mousque et Auffes.
Bonne soirée en envoyant mes souhaits et mes amitiés.
Espérant que le fait d'être dans mon environnement, me permettra de clarifier mes pensées et de reprendre mes projets que l'errance française n'a pas enrichis.

Ychaï.


7 novembre 2014 Roger

Courriel original

J' ai reçu ton dernier courriel. J'ai des toujours Des problèmes avec ma tablete.
Je suis ä Mareseille jusqu'à dimanche.
J'essaye rain de faired ' d'autres photos de la calanque. Je re devoir ns francophone comme. Tu lid. Porters toi mieux amitiés roger


R.Benichou.Ychai


Correction du 22 février 2016

J'ai reçu ton dernier courriel. J'ai toujours des problèmes avec ma tablette.
Je suis à Marseille jusqu'à dimanche.
J'essayerai de faire d'autres photos de la calanque. Je redeviens non francophone comme tu lis. Porte toi mieux.

Amitiés

Roger


R. Benichou Ychaï

an>

5 novembre 2014 Anne

Cher Ychaï
J'ai l'impression d'une correspondance avec un non francophone qui fait de son mieux, et je lui en suis gré.
Suis encore crevée, mais ça va mieux.
A bintôet cehr aim.
AnneAnne


5 novembre 2014 Roger 4

Courriel original

A midi, je vais écouterLouis. Il doit joker Le mois pro hairs in concerto pour alto et orchestra.
Je ne l' ai pas entendu depuis longtemps et je suis content qu' il est eu cette possibilité. Il est professeur et a été absorbé ces drenières années à con sacred du temps pour faire vivre sa famille, une famille de quatre enfants.
Il me reste quatre nuits que je dois passer chez lui. Je serai' arid

Jedormirai mardi soir chez lui jusqu'à mon départ vendredi matin àMarseille.
Je me demande si tu n'es pas fatiguing de lire mes tribulations ici.
Je marche dans les rues toute l journée et ne rentrée que Le soir chez ma tante ne voulang pas trop la prepubertal par ' prèsence pour ne ps genre ses habit ides. J'arrive á la faire rire de temps en temps pour faire cesser ses plaintes et son angoisses .
Je comptd Les jours de mon départ et j' fair ''errer d'avoir erreur d'avoir pensé à un séjour si long.
D'habitude, je sais que trios jours est la limite sop portable pour moi et pour lea hotes.j'ai appris et je sens que après ce lps de temps, Les hotes et moi-même resent ones une gène.
J'ai aussi Envie de reprendre Le fil de mes histories et da reflextion, ayant l'impréssion d'être plus Clair la bas. Serai-ce qu'une impression.?
À bientôt. Je vais am archer pour aller à mon rendez-vous.
Je pense à toi ave. souhaits et amitiés.
Ychaï



Correction du 22 février 2016

Je suis allé écouter Louis vers midi. Il doit créer le mois prochain un concerto pour alto et orchestre.
Je ne l'ai pas entendu depuis longtemps. Je suis content qu'il ait eu cette possibilité de rejouer en public.
Il est professeur, il a été absorbé ces dernières années à consacrer du temps pour faire vivre sa famille, une famille de quatre enfants.
Il me reste quatre nuits à passer en France.

Je dormirai mardi soir chez Louis jusqu'à mon départ vendredi matin à Marseille.
Je me demande si tu n'es pas fatiguée de lire mes tribulations françaises.
Je marche dans les rues toute la journée, ne rentre que le soir chez ma tante, ne voulant pas trop la perturber par ma présence et ne pas gêner ses habitudes. J'arrive à la faire rire de temps en temps et faire cesser ses plaintes et ses angoisses.
Je compte les jours restant avant mon départ et pense avoir fait une erreur en organisant un séjour si long.
J’ai appris avec l'habitude de ne pas imposer ma présence plus de trois jours. Cette durée est la plus supportable pour moi et pour les hôtes. Ce court laps de temps évite la gêne et le désagrément.
Une grande envie de continuer à écrire le fil de mes histoires. Il me semble qu’en Israël, je réfléchis mieux et je suis plus clair. Serait-ce qu'une impression ?
À bientôt, je vais marcher pour aller à mon rendez-vous.
Je pense à toi, avec souhaits et amitiés.

Ychaï



-- 
Roger Bénichou-Ychai


5 novembre 2014 Roger 3

Ma tante s'est réveillée et j'en ai profité pour sortir et continuer mon courriel au Mac Do.
Non pas que j'aime cet endroit mais c’est pour la connexion Internet.


-- 
Roger Bénichou-Ychai


5 novembre 2014 Roger 2

Courriel original

J'ai e du mal vec ma tablette et n'ai ps pu trouver une connection.Je pars demain sur Marseille. Surtout j'espère que tu ailes bien!
Vourriel cout rapide  par j'écris depuis un ordinateur d'un ami.*
Affections.
Rger


Correction 22 février 2016

J'ai eu du mal avec ma tablette et n'ai pas pu trouver une connexion.
Je pars demain sur Marseille. Surtout j'espère que tu vas bien !
Courriel court rapide car j'écris sur l’ordinateur d'un ami. (Court, rapide, j’ai toujours peur de déranger).

Affections.


Roger

5 novembre 2014 Roger 1

AnneAnne,

Je n'ai pas de possibilité de recevoir mes courriels. Même au Mac Do.
Il est curieux, mon séjour parisien… J'ai l'impression de me répéter avec de simples variations. J'avais rendez – vous avec Loulou place du Châtelet. Rendez – vous agréable.
Nous sommes restés à peu près une heure à bavarder. Les conversations sont toujours intéressantes avec lui, et nous abordons  beaucoup de sujets. Loulou, au début, a parlé de politique. Loulou a été très actif en mil neuf cent soixante huit. Il a été expulsé et a fui en Belgique. Dadou et Lina, se sont beaucoup activés pour le faire revenir en France.
Il y plus de cinquante ans que je connais Loulou.. Nous étions très proches jusqu'à mil neuf cent soixante quinze, date de la rupture avec Frédé.
Toujours pas de connexion Internet. J’espère que ce courriel partira malgré tout.
Je m'améliore.
Je regrette et pense à un ton rire qui sera moins fréquent.
J'erre avec quelques ponctuations appelées rendez-vous. Rendez – vous avec les médecins et rencontres aléatoires avec les amis que j'ai envie de voir.

Á tout á l'heure, AnneAnne


Ychaï.




R.Benichou.Ychai

3 novembre 2014 Roger

AnneAnne,

Il semblerait qu'une connexion Internet se fait, depuis l'appartement de ma tante, mais je n'ai pas vérifié si je pouvais recevoir des courriels.
Il reste une nuit à passer chez ma tante, qui doit héberger son fils aîné, Michel. Michel et sa famille habitent en Israël. Il est pédiatre.
Peu à peu, mes explications peuvent aider à rendre plus clairs les liens de famille, qui même pour moi restent obscures. Obscures par un manque d'intérêt datant de mon enfance. Mes sentiments et mes intuitions négatives n'ont pas beaucoup changé depuis ce temps. Les générations nées avant mil neuf cents ont disparu. La révolte contre leur manière de penser n'a pas disparu.
Malgré le temps passé, il reste une révolte non résorbée.
Cette révolte, qui est toujours là, est le signe de la force de cet enfant que j’étais, cet enfant qui a résisté a voulu vivre malgré tout.
Ce passage à Paris m'a troublé. N'ayant pas toujours les moyens de payer mon indépendance. J’ai cru encore pouvoir assumer les rencontres et les dépendances hospitalières familiales.
J’avais promis d'assister au mariage de la fille aînée de mon cousin Louis, mon cousin préféré. Ma première envie eût été de ne pas voyager.
Mon cousin Louis, à son adolescence, se posait des problèmes à propos du choix qu’il devait faire : être musicien. Je pense avoir un peu influencé sa décision en lui donnant à l’époque des forces pour affirmer son désir de faire une carrière de musicien contre la volonté de sa famille.
J'ai rendez-vous à midi avec lui, au Conservatoire de Paris, où il doit me jouer les œuvres de son prochain concert.
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1er novembre 2014 Roger

AnneAnne,

Le « Encore », c'est pour le « Ici », le « Moi », c'est pour le « Maintenant ».
Dans ma course errante, je me retrouve le matin au Mac Do pour bénéficier de la connexion Internet. Cet endroit inhospitalier mais qui me permet de recevoir et d’envoyer mes courriels. Ceux – ci sont particulièrement inexistants.
J'espère que tu es bien rentrée chez toi, en espérant que ton voyage et ton séjour à la campagne se sont bien passés et qu’il t'a permis de ressourcer tes forces.
Hier, j'ai réussi à visiter une exposition sur la peinture et la sculpture indienne. Très belle exposition. J’y ai passé deux heures. Il faisait une journée magnifique, chaude, qui m'a permis de transformer mon errance en ballade sur les Grands Boulevards.
Le manque de forces m'a conduit à me reposer dans un cinéma qui faisait heureusement passer le dernier film de Woody Allen. Je ne me suis pas ennuyé en regardant le film mais je suis sorti avec une petite déception.
Je m’aperçois que de plus en plus, l'écoute devient importante, je lis moins de romans, ayant soif de conférences.
La foule dans les musées et son comportement m'enlève l'envie d’y passer du temps. Je suis à la recherche de musées que les hordes de touristes n'ont pas l'idée d'envahir.
Je sens que mon séjour chez ma tante devient lourd, je devrais passer quelques jours chez son fils, mon cousin Louis. Avant jeudi, la date du mariage, je chercherai pour deux nuits un autre hébergement. La vieillesse de ma tante, ses pertes de mémoire et ses manies rendent plus difficile la communication.
Je repartirai à Marseille vendredi et prendrai mon avion le dimanche soir.
Ce voyage a renforcé le sentiment de mon éloignement, de la distance qui s'est créée avec ma famille. Je manque d'enthousiasme, la solitude de mon errance, malgré mon envie de faire partager ma connaissance de Paris avec une compagne.
Quelques rencontres avec d'anciens amis, me permettent de récolter des informations pour m'aider à compléter le puzzle de la chronologie.
J'ai rendez-vous avec la famille Masson que je connais depuis plus de vingt ans. Ils m'ont fait parrain de leur fille unique. Adèle, est âgée de quinze ans.
J'ai connu Pierre dans une petite poste de la Porte d'Italie.
Je venais pour y déposer un dossier, une demande d'aide d'avance sur recettes pour un film à partir du grand collage « A Deux Mains – A Demain ».
Pierre était devant moi. J'ai vu dans sa main un dossier concernant la même demande. Je lui ai adressé la parole et nous avons été boire un café chez lui. C'est ainsi que nous avons fait connaissance. Je te raconterai la suite de cette rencontre.

Je t'envoie mes amitiés ensoleillées, affectueuses et attentives à tes nouvelles.

Ychaï


Je ne relis, ni ne corrige.


R. Benichou Ychaï

31 octobre 2014 Roger

AnneAnne,

Paris est Gris.
J'ai rencontré Daniel Nahmias, hier après-midi, qui m'a accompagné au cimetière Père Lachaise.
Nous avons pris un café et sommes restés un petit moment à essayer de nous parler.
Je suis passé au Louvre, qui est devenu un enfer touristique avec des attentes de trois kilomètres.
J'ai une carte d'artiste me permettant de ne pas attendre et de ne pas payer.
Une personne sur cent regarde vraiment les tableaux et les sculptures. Les autres sont occupés à se faire photographier devant les œuvres.
Depuis deux ans, j'avais pris la décision de ne rester que deux heures à chaque visite.
J'avais choisi deux sculptures de Michel Ange où il faut se battre pour les voir.
J'ai ensuite flâné en pensant à ton babysitting.
Ensuite, le dentiste, mari de la fille de mon frère Henri, à seize heures trente. Rendez-vous jeudi pour une finition dentaire.
Traînage avec une grande fatigue pour être à dix huit heures, rue Rochechouart ou habite ma tante Nelly.
Je profite de l’apparition de ce nom pour éclaircir le tableau familial.
J’ai voyagé pour assister au mariage de la fille aînée de mon cousin, non germain, Louis, fils cadet de Nelly. Louis est un de mes seuls cousins avec qui il y a possibilité de parole. Il est altiste, ayant créé un quatuor à cordes, a abandonné la carrière pour pouvoir entretenir sa famille, qui se compose d’une femme et de quatre enfants.
Nelly est la cousine de ma mère. La mère de Nelly était la sœur de ma grand mère Rosine.
T'ennuierai-je avec ces essais d'explications et de clarifications ?
J'ai déjà mal au dos, les lits chez Nelly sont défoncés par leur ancienneté.
Son appartement où elle vit seule est assez grand, vétuste et meublé de très beaux meubles que les parents de Nelly ont pu rapatrier d'Oran.
« Rapatriés » est une expression qui était employée pour les gens qui ont été obligés de quitter l’Algérie.
Ses meubles, très beaux ont été fabriqués par un ébéniste républicain espagnol réfugié ayant été obligé de fuir la dictature franquiste. Le même ébéniste a aussi fabriqué les meubles de ma mère. Nelly habita avec son mari, ses deux enfants et ses parents dans cet appartement. Le nom de famille de son père était Akriche. Je ne sais pas ce que ce nom signifie.
Je n'ai pas encore trouvé d'ordinateur pour transférer les photos de la calanque.
Peut-être, aurai-je le temps de revoir et de transférer ces nouvelles photos dés mon retour à Marseille.
Je ne peux pas faire un tableau avec tous les noms de famille sur la tablette.
Je souhaiterais terminer, en rentrant en Israël, les tableaux des fils chronologiques, que j’ai continués sur papier et les transcrire sur ordinateur.
L'écriture sur tablette dégrade l'orthographe et le style.
Nelly vient du côté maternel de ma famille.

AnneAnne,

Une heure au même café Mac Do en bas de la rue Rochechouart.
Je n'ai pas encore décidé où je vais aller.
J'ai rendez-vous avec Frédé à quatorze heures trente dans un café – restaurant, Place des Vosges dans le Marais, à Paris.
Frédé était ma compagne pendant trois ans, si je me souviens bien.
Nous avons habité rue des Blanc – Manteaux et ensuite rue du Plâtre.
Le blanc encore.
Passe une bonne journée que j'accompagne de mon amitié et de mes pensées affectueuses.

Roger.

En écrivant ainsi, je me laisse aller au fil de mon errance, à raconter à partir de ce présent, ma vie familiale et ma vie à Paris.


Ychaï

29 octobre 2014 Roger

AnneAnne,

A Paris, le vingt neuf octobre deux mil quatorze.
Café Mac Do à dix heures trente, angle de la rue Lafayette et rue de Rochechouart.
Je n'aime pas ce lieu, mais il y a dans ce Mac Do un premier étage plus tranquille et la connexion internet.
Comment vas-tu ?  Es-tu revenue chez toi ? Comment était le babysitting ?
Comment va Salomé ? Je l'ai imaginée en pleine forme grâce à ta présence.
J'ai vu hier Frédé, dans son discours et  sa parole rapides, j'ai pu demander des précisions  sur les endroits où nous avions habité ensemble de mil neuf cent soixante treize jusqu’à mil neuf cent soixante quinze. J’avais pensé que nous avions eu une relation plus longue. Rue des Blancs-Manteaux, Maisons Laffitte, rue du Plâtre, séparation. Elle est allée vivre avec Loulou, cousin germain de Dad, avec qui elle a eu un fils qui a maintenant vingt six ans. Je n'ai pas eu de contacts pendant longtemps et comme tu sais, j'enlève l’amertume et recueille des informations pour mes autre fils pour construire ma chronologie.
Elle  m'a rappelé que nous avions enseigné ensemble dans deux endroits.
J'avais gommé ces épisodes. Elle a aussi raconté des faits et les raisons des distances qui se sont créées entre Sylvie et Elle. En mil neuf cent soixante treize, Sylvie était revenue des Etats-Unis. Dans la « Quatre Chevaux » que j’avais à cette époque, elle a connu Dad.
Je n'écris pas les détails, me réservant pour les inclure dans un autre texte.
Je n'ai constaté aucun changement dans son parcours. Elle tournait autour du même centre.
Mon éloignement me fait constater quand je reviens en France les mouvements, changements, les stagnations.
J'avais avec Dad, une relation et un dialogue vivant jusqu'à mon dernier voyage et les derniers appels téléphoniques.
Il y a très peu d’anciennes relations avec lesquelles le contact et la parole ont été vivants après mon départ en Israël.
Les relations avec André et avant la mort de Hedi.
Les autres relations se sont fatiguées.

J’ai rendez-vous avec Loulou cet après midi. Avec lui, grâce à Dadou, j'ai repris contact avec lui et j'ai eu la surprise de retrouver la fraîcheur de notre amitié. Cette amitié forte, proche et quotidienne, que nous avions avant son histoire avec Frédé. Histoire que ma jalousie avait pressentie, mais dans ma naïveté, je n'avais pu rien faire, si ce n'est de rompre les relations avec eux jusqu'aujourd'hui.
Nous marchions ensemble, Dad et moi, sur le boulevard Beaumarchais, pour me diriger vers le café « Saint – Claude », quand il reçut un appel, me faisant la surprise. Il me passa le téléphone. C’était Loulou.
Je sens qu’il me faut du temps futur pour détailler et clarifier tout ce que je t'écris.
Mais en attendant, dans cet espoir, dans un temps sans temps, jour après jour, avec ce tissage, mon amitié passée entre les fils et la trame, et si c'est possible, la tapisserie.

Ychaï

Comme tu lis je ne corrige pas.


R.Benichou.Ychai


27 octobre 2014 Roger

AnneAnne,

Arrivé à Paris hier soir. J'ai reçu ton courriel de ton séjour à Toulouse.
Le séjour au Luxembourg s'est passé en grande partie à écouter la fille de ma cousine germaine.
Comme tu as écrit que mes explications de mon arbre familial étaient troubles, je reprends mes essais de clarification.
La fille ainée de ma cousine germaine, se nomme Joëlle, attendant sa retraite avec impatience, née en Algérie, mariée et divorcée avec deux garçons d' un homme luxembourgeois qu'elle as rencontré en faisant ses études de droit à Aix-en- Provence.
Très gentille, cinquante huit ans. Heureusement, ayant repris des activités de couple, avec François qui as réussi à calmer l'hystérie de sa solitude qui a duré dix ans.
Je ne continue pas pour l'instant son histoire pour ne pas embrouiller le fil de la narration. Joëlle est la fille ainée de Hélyette.
Hélyette, deuxième fille de Rolande.
Rolande, sœur ainée de ma mère.
Ma mère s’appelait Éliane.
Ma grand-mère, Rosine Saiman, nom de jeune fille, épouse d’Aaron Sportes. Mort à Verdun. Rosine était enceinte de ma mère Eliane, quand son mari est mort.
Ma mère n'a pas connu son père. Je n'ai connu que ma grand-mère Rosine. Mon père, Albert Benichou étant devenu orphelin à l'âge de quatorze ans.
Je raconterai son histoire plus tard.
Je reprends à partir de Rolande, j'insiste qu’elle fut la sœur ainée de ma mère et que je l'aimais beaucoup. Elle est morte, il y a deux ans deux mois avant sa centième année. Mon amour pour ma tante est la raison de mes séjours à Marseille.
Rolande a eu quatre enfants, trois filles et un garçon.
Dans l’ordre, Simone, Hélyette (donc mère de Joëlle), Denise, célibataire toute sa vie, ayant vécu sans discontinuité avec sa mère. C'est la plus problématique. Ma relation avec elle a toujours été très tendue. Depuis deux ans, j’ai réussi à maîtriser un petit peu la tension entre nous.
Le seul garçon, seul fils de ma tante Rolande, Charles, mari de Gisèle, marseillaise ayant la maladie de ne pouvoir cesser de parler de conneries sans aucune pause et sans s’apercevoir à qui elle parle.
Je fatigue et je reprendrais plus tard la clarification des membres de ma famille. Te priant de me faire savoir, si ces récits t'intéressent, plutôt que remplir les espaces vides de ma mémoire.
Mon doigt et mes yeux se sont fatigués dans le Mac Donald où j'ai trouvé la connexion Internet.
Bon baby sitting à Toulouse, ville que j’ai toujours aimé.
Dans la reprise de mon errance parisienne, je t'envoie à chacun de mes pas une amitié pensante.
Dans l'attente de faire une pause dans un autre café où je détaillerai.
J'ai rendez-vous avec Daniel, le seul fils de Dadou. Dadou, David, et Iona, ont enfanté quatre filles. Après son divorce et son remariage avec Sylvie, il a eu une autre fille, Violette, et Daniel, son seul garçon. Donc, en tout, cinq filles et un garçon, deux femmes.
Ce rendez-vous a été fixé à l'entrée de cimetière du Père Lachaise. J’ai attendu Daniel à la sortie du Metro pour aller sur la tombe de son père.
Dadou a connu Sylvie par mon intermédiaire. Sylvie était l'amie de Frédé, avec qui j'habitais en couple dans le quartier du Marais.
Cela aussi est à détailler, nous devons attendre pour finir ces histoires jusqu'à cent vingt ans et plus. Les mille et une histoires.

Ychaï.


Je ne corrige pas.

25 octobre 2014 Anne 2

Yyyyychaaaaaï

Je vais t'appeler comme ça maintenant, au propre et au figuré (chaque fois que je commence à écrire cette expression, l'envie me taraude de finir par « et au sale », mais là ca n'aurait aucun sens).
Mon exorciseur, quand même, je ne suis pas envoutée ! Mon guérisseur me dit toujours pareil, mon énergie est bloquée au niveau du cou, tout dans la tête, qui vit sa vie sans le corps. Là j'avais atteint un niveau critique, comme si j'avais été vidée de mon sang blanc (l'énergie doit ressembler à ça). Cela m'énerve, parce qu'il trouve toujours des explications oiseuses, le temps, ou je ne sais quoi. Il me dit de manger son miel, bref je préfère encore qu'il se taise. Mais du coup plus personne ne parle. Je sais que je suis difficile à supporter dans ces moments-là.

Je regardais tes photos. Elles s’affichent à l'envers. Je regarde dans le mail avant d'enregistrer et de pouvoir la retourner. J'ai eu un choc, sur une des photos, elle est verte, je vois un nom que je reconnais tout de suite, parce que c'est la famille avec qui nous étions le plus liée. Et je retourne, c'est la boîte aux lettres du deux cent quarante, ils étaient beaucoup d'enfants, je sais que plusieurs vivent là. Mais chez moi ! J'en suis remuée.
Je parle d'eux dans le blog, parce qu'une des filles est morte quand j'avais huit ou neuf ans. Et c'était cette époque où la mort est un sujet tabou. Il fallait comprendre et faire son deuil tout seul.
J'ai vraiment du mal à situer tout le monde dans ta famille, mais je me rends compte que je ne retiens rien de rien. Je suis à l'aise dans ce que je connais, c'est tout. Il faudrait que j'arrive à diminuer voire supprimer un des mes médocs du cocktail antidouleur. Ca bouffe la mémoire. L'ancienne est intacte, mais je perds la mémoire immédiate. Faudrait écrire, mais je ne peux plus écrire.

Ca fait vraiment bizarre que tu écrives en français. De temps en temps, juste « pour le fun », comme disent les « djeun’s », faudra replonger dans ton esperanto, et on pourrait faire un dictionnaire à l'usage des vieux cons comme nous qui sauraient pas utiliser les tablettes. Bon les « musicos » vont débarquer. Ils vont se faire les muscles, on nous a livré cinq stères de bois qui sont devant la maison, et qu'ils vont ranger au garage ! Après ils me chargeront ma voiture.
Hier Luc dégageait un mur qui sépare la terrasse où est le potager, du verger à cinq mètres en contrebas. Sa jambe s'est dérobée, il est tombé dessus… J'ai voulu discuter, dire que peut-être… Il m'a dit « STOP » !
Quand je pense qu'il monte sur le toit, là c'est dix mètres de haut. Grrrr !!!

Bon,
Yyyyychaaaaaï
Yyyyychaaaaaï
Je pourrai écrire peut-être demain matin, mais pas sûr, sinon à jeudi.
A bien taux (amitié, 100%, en hausse à la bourse de Paris, du Luxembourg et sur tous les marchés financiers du monde).


AnneAnne

Ière voiture, mais c'est la chanteuse, mon amie franco-espagnole que j'adore.
Non ce n'est pas elle, mais Nat, un percussionniste timide, bipolaire et mal soigné, que je soutiens énergiquement chaque fois que j'assiste aux « répets », parce que comme perçu... on l'entend pas.
Ah c'est les deux en fait.
« Adisias » comme on dit ici !

25 octobre 2014 Anne 1

Cher Ychaï

Cette incursion dans l'esperanto m'aura ravie. C'est vrai que tout en arrivant à te comprendre, je m'amuse et suis parfois surprise de l'intelligence de la machine qui trouve de drôles de trucs quand même.
Ne t'inquiète pas de mon silence, je vais partir à Toulouse lundi  jusqu'à mercredi soir, car Aurélie va être seule. Et ce week-end il y a répétition de l'orchestre, le bœuf jusqu'à « 4 h du mat », c'est épuisant.
J'espère que mon guérisseur va me donner un peu d'énergie.
Il fait beau, ça m'énerve de ne pas pouvoir aller marcher.
Je t'embrasse.

J'aime le Luxembourg, j'habitais à côté quand j'étais petite. J'aurais aimé, ça je l'ai pensé plus tard, quand tout le monde se moquait de mon lieu de naissance, Bouzonville, être née en Sarre ou au Luxembourg.
Et puis radio Luxembourg c'était tellement bien, on la captait chez mes grands parents, mais pas à Marseille.

A bientôt, je t'embrasse


AnneAnne

25 octobre 2014 Roger

AnneAnnej


Je me suis trompè, je veux écrire AnneAnne aussi sans j.
Je comme pence ma journey au café MacDo parce qu,il y a une connection.
Jene corriger pas, pour ne pas father mon index. Donc, ne croissant pas k je gasses exprès. Je ne regarde pas l'écran, seulememt Le clavier pour ne pas perde Le fill de mes pensées. Aujourd'hui, marriage civil á lamairie de 19ème.
Hier, mon cardiologist, Le fils de Hessel, don't tu as du entendre après le succés de son dernierlivre, a trouvé mon coeur suffix ament bienpour me donned l'espoir de finir 'May mère'. Jellies me concentrer pour continuer l'ècriture et la raéalisation. Aston de force et d'inspiration.
Aprèslacérémonie, civilian emmer dance, je prends le train pour Lux.
Qq fois je regarded l'écran et je trouvé que la tablet trove des sustitiouns interréssantes suggestions substitution  amusantes, j' espère k cette manière ne commence pasa à t'ennuyer,
Parles le matin avec ma tante Nelly, 95 ans, la branche sur la famille en Algèrie, entre temps me parlance de la mort, Elle se plaint et me dit qu' espê tenor jusqu'au mariage et qu'elle dècline peu peu marche après, je me suis mis á rire de cette expression, et je l'ai fait rire en lui disant que marche après marche est mieux k 4 à 4..
Ensuite, Elle a repoussè l'ècheance, disant k'elle voulais attendre la communion de son petit-fils. Je l'a fait rire entre ses plaintes. j'ai parlé avec le fils de Dad, et nous pris r-v pour lundi. Jene raconte pas d'histoire en ce moment, par k le café et l’imsimnie, n'énerve et m'empchê de penser. La-bas je prends mon tempest maitrise mieux le clavier.
J'hésite à ceded á mon Envie d'acheter un  Iphonr ou un petit ordi Mac. Je croissant k Jen' fear iris ferairien FERA rien. Parce k jene sais pas si mon index est mieux que tous less doigts avec leskels, je 
tape.il y a une musique infernale dans ce Mac.jeme sauce pour errer jusk'à l' heure de la cèrèmonie.
Portes-toi bien expenses et pensesk  k mes souhaits ne sont pas de simples formules, mais k chaque fois k je '
L'ai écris j'insuffle une fraîcheur jejune et sincère. Avec une amitiès affectuesement kinj'espère te donnera les forces de continuer á lire l'esperanto.
Ychaï

R.Benichou.Ychai

24 octobre 2014 Roger 2

AnneAnne,

Pour l'instant, je n'ai trouvé qu’une connexion à la poste, mais ici ils sont en train de me foutre dehors, parce que ce n'est pas la règle. L'ordre c'est l'ordre.
Vite amitié, je cherche un café…

Roger.



R.Benichou.Ychai

24 octobre 2014 Roger 1

Voilà,

J'essaye de trouver par ce moyen, de t'écrire et d'envoyer le courriel sans être connecté.
J'erre dans le centre de la ville. J'ai tourné pour trouver un café qui n'est pas restaurant.
Comme à Paris, je vois un nombre impressionnant d'épiceries et de restaurants. Les gens fument dans les rues, j'ai acheté un masque pour ne pas respirer la fumée. Etant obligé de respirer en marchant derrière les gens, mon nez et ma gorge se sont irrités.
Errance froide, ennuyeuse, je cherché un cinéma pour me reposer au chaud, si possible avec un bon film. Le centre ville est en pleins travaux. Je suppose que les cinémas sont excentrés.
Je m'applique, comme tu le constates, ayant peur que mon ennui transpire dans ce courriel.
J'oubliais de te demander comment s'est passée la séance avec ton exorciseur.
Ma cousine Joëlle et son amant, François, sont au travail, ils ne seront libres que ce soir, demain et dimanche.
Joëlle est la fille aînée de ma cousine germaine, fille de Rolande, sœur aînée de ma mère Eliane, fille de Rosine, veuve de guerre, celle de quatorze.
Rosine était enceinte de ma mère quand mon grand-père, Aaron est tombé dans les tranchées à côté de Verdun.
J'ai visité sa tombe, dans le cimetière militaire, il y a bien longtemps.
Je me souviens que nous avions mangé dans une petite auberge, sur la route où le petit vin  rosé  du coin  m'avait enivré. Je suis arrivé assez ivre devant la tombe. A cette époque, je ne buvais pas de vin et j'étais assez autiste.
Hier soir, j'ai brisé le régime que je me suis imposé à Marseille, pour ne pas être gavé, par ma cousine  Denise, la troisième fille de ma tante Rolande, qui a la mauvaise habitude de supplanter son absence de communication par le gavage.
Hier soir, l'ambiance était à l'écoute. Après un verre de très bon vin, j'ai beaucoup parlé de mes peintures et de mon voyage au Vietnam (te l’ai-je déjà raconté ?).
Mon auditoire était envouté par mon discours. Mon enthousiasme les avait fascinés. Je me demande si je ne devrais pas boire avant de rencontrer des gens, ou choisir les personnes susceptibles de m'écouter.
Je ne sais pas si je vais me relire.


Denise K. porte le même nom que ma sœur. J'étais proche d'elle.
Elle s'est suicidée il y a quinze ans,  après avoir supporté un mari idiot et avoir attendu que ses trois fils soient grands. J'avais de bonnes relations, sauf dans les derniers  mois où elle ne voulait pas me parler.
Nous avions la même maladie, la bipolarité. J’avais entrepris de me soigner depuis mil neuf cent quatre vingt deux. Ma sœur n'a pas voulu se soigner.
Je détaillerai plus tard. La blessure est vive malgré le temps qui a passé.
Elle est morte un an après ma mère.
J'ai été opéré à cœur ouvert en mil neuf cent quatre vingt dix neuf.
Ce courriel, un peu triste, écrit dans un pays et une ville tristes.
Joëlle m'a beaucoup aidé. Quand elle a divorcé, je l'ai soutenue pendant des années. Elle est maintenant plus équilibrée depuis qu’elle a un amant.
Ses enfants sont grands, l'aîné travaille dans une banque comme tous les luxembourgeois. Elle n'a pas pu quitter ce pays malgré quelques tentatives. Maintenant, avec son amant, elle attend sa retraite dans un an pour prendre une autre décision. Elle était venue avec ses enfants me visiter en Israël.
Nous avons voyagé en Jordanie pour visiter le site de Petra. Une ville très ancienne construite avec du sable.
Un voyage que j'avais oublié et que j'ajouterai à la liste.

AnneAnne,

Beaucoup de choses à écrire avec une attention amicalement affectueuse.


Ychaï

22 octobre 2014 Anne

Je n’ai pas trop envie de rire ce matin, mais tes mails sont irrésistibles.
Tu es bien à ta place dans ma famille choisie, et je ne t'échangerai pas contre deux de mes frères (allusion à une pub d'une marque de lessive « je vous propose 2 barils de la lessive X contre un baril de votre lessive Y ». « Ah non alors ! Je garde le mien ! » C'est drôle parce que c'était assez bien trouvé, et c'était rentré dans le langage collectif, tout le monde était capable de déchiffrer l'allusion).
Il fut un temps où la pub était vraiment créatrice avant de devenir abrutissante. Ou alors c’était tellement con qu'on croulait de rire au second degré.
Et une liste de plus !

Je commence.
Ma préférée des préférées, c'est celle des bas « Dim » dans les années 70. Pour une fois, pas de femmes aux fourneaux, mais sur des tandems, des luges, avec des collants de toutes les couleurs. La jubilation qui s'en dégageait était si proche de celle des mouvements féministes, qu'on s'identifiait à cet esprit de liberté. Fini les collants noirs ou gris ou transparents. Ils étaient beaux, les slips étaient assortis, c'était génial.
Je ne la revois pas sans un pincement au cœur, à cause de Nicole avec qui je cohabitais. On avait une garde robe commune, avec des « Dim », et on nous confondait tout le temps parce qu'on était en plus coiffées pareil.
Elle est morte en 2006, et je regrette qu'on se soit tellement passées à côté, par ma faute. Je n'étais pas encore la bonne personne au bon moment. Mais j'ai su par son mari, que j'aimais beaucoup, que j'avais continué à faire partie de leur décor, témoin d'une époque révolue où nous avions cessé d'être « les copines d'untel et untel » et que nos mecs étaient devenus « les copains de Nicole et Anne ».
Nous mangions du pilpil de blé au curry, du pilpil de riz (on n’en trouve plus) au nuoc-mam, avec des poignées de gruyère râpé. On écoutait, avec un tourne-disque qui pouvait revenir au début, des disques pendant des heures, la même face du disque de Stan Getz et Jao Gilberto « the girl from Ipanema » (je l'ai en CD et il tourne souvent) De cette époque, c'est mon souvenir préféré.

Je flotte sans bouée entre deux eaux troubles, mais ça passera.
A demain pour un nouvel exercice.


AnneAnne


PS : Une expérience surprenante. Lis la phrase suivante comme une phrase normale, assez vite, sans t'arrêter à chaque mot.

Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas les mtos n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.



21 octobre 2014 Roger

Anne Anne,

Pour être sûr que tu ne manques pas mes courriels.

Je vais chercher des bretelles. Après ça, j'ai rendez vous avec Louis au Conservatoire National où il enseigne l'alto. Il est musicien.
C'est mon cousin préféré.
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20 octobre 2014 Roger

Bonjour, AnneAnne !

Je suis dans le train pour Paris.
En prenant ce moyen de locomotion, j'ai pensé que je n'ai plus de désir de voyager.
A part les voyages que j'ai narrés naguère, depuis des années, je fais le même trajet :
Tel-Aviv – Paris ou Marseille, quelques fois Luxembourg où réside ma petite cousine Joëlle, la fille de ma cousine Hélyette, qui habite Marseille.
Cette routine ne m'apporte aucune joie mais des angoisses devant le statisme de la vie de cette famille.
Statisme, répétition, mécanisme des baisers sans aucune intention affectueuse, des embrassements mécaniques, générosité par devoir.
Je suis toujours un peu méchant en sortant de leurs mains.
Ce n'est pas la seule raison qui me fait écrire cette lassitude du voyage.
Avec le temps, les communications s'épuisent et perdent vie.
Sauf  avec mon ami Dadou. Avec Dadou ce fut le contraire, avec le temps, il s’est passé une intensification.
Avec mon cousin Louis, mon cousin musicien jouant de l’alto, la charge de sa famille ne lui laisse pas beaucoup de temps pour me voir.
Le mariage de sa fille aînée était le prétexte pour ce voyage, malgré mes décisions de ne plus assister à ce genre de fêtes.
Je dormirai chez ma tante de quatre vingt quatorze ans, la mère de Louis.
Une tante avec laquelle, il y a encore une vraie parole et un rire malgré son âge.
Cette « non envie » de voyager est apparue l'année dernière. Ce n'est pas du à mon âge, ayant gardé ma grâce de l'enfance, mais à la pétrification de la vie ou « non vie » de ma famille…
Je n'avais de plaisir que dans mes rencontres avec Dadou. J'essayais de revoir mes élèves et je sortais triste de ces entrevues. Avec mes autres amis et mes relations, après chaque voyage, je sentais que le fossé devenait de plus en plus grand, et j’en sortais déçu.
Je ne relirai pas ce courriel…
Les rencontres avec Dadou devenaient de plus en plus vivantes et intimes.
Il me vient l'envie de raconter comment et pourquoi les amitiés et les connaissances s'effritent.
Quelquefois, je transitais par Bâle ou Genève pour briser la monotonie de ce même trajet. Je prenais un jour pour visiter des musées et rompre la routine.
Le plus souvent, le but de mes voyages était pour rester avec ma mère malade quand mon frère prenait ses vacances.
 Mes parents habitaient le Kremlin-Bicêtre, village près de la Porte d'Italie, devenu une banlieue qui a perdu tout son charme de village.
Je traverse la France sans jeter un œil sur le paysage, étant occupé à me battre avec la tablette. Je me bats aussi avec la dyslexie naissante qui a depuis quelques temps augmenté à cause de la tablette. Celle – ci a désarticulé mon orthographe.
J'ai mal au dos et au doigt, l'index dont je me sers.
Ne crois pas que je fais intentionnellement des fautes de style.
Je vais faire une pause.

Nous avons dépassé Avignon depuis longtemps. Ayant peur de voir s'effacer ce morceau de texte,  je te l'envoie en espérant écrire une suite.

18 octobre 2014 Roger

Anne Anne,

Merci pour ton dernier courriel, je n'ai pas encore réussi à manipuler cette machine qui fait ce qu'elle veut, quand elle veut, où elle veut.   
Je suis toujours á Saint – Maime, jusqu'à dimanche. Ce sera le jour de mon départ pour Marseille, lundi pour Paris.
Le problème avec cette machine est qu'elle propose des mots. Je ne sais pas comment lui demander de ne pas intervenir, ni comment l'obliger à garder ce que je lui dicte…
Elle est autonome et se fout de moi. Elle m'oblige à recommencer trois ou quatre fois…
J’aime beaucoup être dans cet endroit, pour y parler un peu avec mes amis… Cela change ma façon de vivre, à Jérusalem…
La vie est lente. Je me réveille au milieu des montagnes et regarde se lever les brumes du matin.
J'ai beau lire « la tablette pour les nuls », je ne maitrise pas mieux cette machine.
Je suis (suivre) le temps de vie de mes amis, et le fil de leurs pensées.
Je leur raconte un peu mes histoires.
J'ai connu Djamchid et son tambour dans une maison privée où avait été organisé un concert de musique iranienne. L’estrade était leur table à manger.
Enthousiasmé par la  beauté de cette musique et la qualité du jeu des mains de Djamchid, après le concert, je me suis adressé à lui dans un état d’extase. Nous avons pris rendez – vous avenue d’Iéna, où il résidait alors avec sa femme et sa fille aînée. En lui exprimant mon admiration, je l’ai prié de m'apprendre à jouer de cet instrument. Il a accepté, mais à condition que j'aille acheter instrument en Iran. Ce que j'ai fait dans l'été mil neuf cent soixante neuf.
Dans un état de folie, j’ai convaincu Serge, un élève de guitare, de faire ce voyage. J’ai acheté une moto « Java » d’occasion, et nous sommes partis à l’aventure vers l’Iran. Je ne savais pas conduire une moto, mon permis de conduire automobile me permettait de me servir de la moto sans avoir à repasser un permis spécial. Nous avons mis presque deux semaines avant d’arriver en vue de la Perse.

Je ne parviens pas toujours à maîtriser le clavier d’ordinateur.
Mes nerfs montent á fleur de peau. Je voudrais stopper ces envois que la machine me propose, mais « la tablette pour les nuls » n'a rien à m'apprendre.
Le bout de mon doigt court sur le clavier, pour t'envoyer, appelant le calme de ma pensée et de mon amitié, une invitation à un espoir pour la suite de l'histoire de l'amitié avec les Djam's. Amitié riche en détails et en péripéties.


Ychaï

18 octobre 2014 Anne

Cher Ychaï,

Ne te tracasse pas pour la tablette, tes messages ont un côté surréaliste qui me fait rire, et fou rire.

Je suis très contente que tu sois allé au Corbusier. Je te raconterai ma vie là-bas avec des photos d'époque. J'ai toujours eu envie de le faire, mais quand les gens ne connaissent pas, c'est impossible. Ils sont atterrés devant ce monstre de ciment. Ils n'ont aucune chance de comprendre.
Je ferai un blog, pour qu'il reste une trace, que ce soit clair et bien illustré.
Fil, fil quand tu nous tiens…
A bientôt.

J’ai refait hier la ballade intitulée « le petit tour », au moins une demi-heure de montée et de descente raide. Je te montrerai sur « Google Earth », cet itinéraire, la maison qu'on voit très bien.
Il me faut un jour de repos entre deux ballades. J'ai pris goût à la faire seule.
A pied, des paysages toujours changeant et un grand souffle d'amitié.

AnneAnne

Liste
Je déteste :
l'hypocrisie
les paroles non tenues
les politiques
ceux qui se la pètent
ceux qui font semblant de t'apprécier et te trouvent nulle
les doubles discours
les cathos purs et durs
les juifs purs et durs
les arabes purs et durs
être déçue
le sentiment d'abandon, qui revient toujours
les mauvais films
les mauvais livres
ceux qui s'ennuient
ceux qui ont toujours vécu quelque chose de plus important que ce que tu racontes
ceux qui connaissent le remède miracle pour me soigner
les complexés d'infériorité qui se transforment en complexés de supériorité
rêver que je passe des examens que je rate
rêver que je vis encore chez mes parents
ma procrastination, mais en même temps, les choses finissent par se faire en mieux.


A suivre…

Ton silence serait triste, je suis contente que tu m'écrives.

17 octobre 2014 Roger

AnneAnne,

Difficile d'écrire, ma tablette ne supportant la campagne, mais j'espère que tu vas bien.
Il faut attendre pour les photos. Avec mes excuses.
Difficile de me concentrer pour raconter des histoires !
Mais, je t'envoie mes affectueuses amitiés et mes affections amicales !
La campagne est merveilleuse pour moi avec ce silence et cette vue.
Je prends un peu de photos.

Ychaï 
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15 octobre 2014 Roger

AnneAnne,

Je n’arrive pas à envoyer les photos du Corbusier.
Aujourd’hui, après avoir dépassé la statue de David, nous avons tourné á gauche et nous sommes arrivés aux gouges. Ayant constaté notre erreur, nous sommes revenus sur nos pas, nous avons longé la corniche, dépassé le monument, continué, repris des forces en buvant un café, demandé la où se trouve la calanque (ta calanque), sommes retournés sur nos pas, avons demandé encore dans une station service, sommes revenus à pied au monument, avons trouvé un escalier qui nous a menés vers un restaurant très connu, sommes revenu sous un pont qui débouchait sur la pizza de Jeannot qui se trouve sur le Ballon des Auffes.
 Nous sommes remontés sur la route, avons demandé à un restaurateur qui sortait sa poubelle, puis avons enfin trouvé le vrai escalier de la vraie calanque. J'ai pu faire des photos avec mon appareil normal, non pas la tablette, car avec celle-ci je n'arrive pas à les envoyer. Nous avons parcouru toutes les rues, jusqu' à la tienne. J'ai pris en photo les plaques des noms des rues, puis la rue elle – même, les maisons. J’ai pris beaucoup de photos que je t'enverrai le plus vite possible.
Nous sommes sortis. Par ta rue, sur la route.
J'espère trouver un ordinateur pour les envoyer par « web transfer ».
Dans cette attente, le « Fantôme des Auffes » t'envoie une amitié bleue comme le bleu des vagues qui s'écrasaient sur le petit port de ta calanque.
 

Ychaï, le « Fantôme Errant de Marseille ».



R. BenichouYchaï

15 octobre 2014 Anne

Cher fantôme errant,

Ce n'est pas grave pour les photos, elles viendront plus tard, quand tu seras rentré, avec tes commentaires « à froid ».
Cette petite calanque où le temps semble s'être arrêté est complètement anachronique.
J'y ai passé des heures, adossée à un pieu de bois délavé.
C'est sûrement la plus petite calanque du monde.
Ce quartier me laisse de très bons souvenirs. J'ai oublié de te parler du petit jardin caché derrière une porte qui dessert plusieurs maisonnettes. Je l'ai poussée un jour, mais n'ai pas osé m'avancer.
Continue ton périple.
Je t'embrasse.


AnneAnne