jeudi 1 septembre 2016

8 decembre 2014 Roger

Le huit décembre deux mil quatorze, suite dans le fil des rencontres.

AnneAnne,

Ma rencontre avec Frédé H.
F.H. a connu la « Schola Cantorum » et mon enseignement par l’intermédiaire d’Ing., qui étudiait déjà la guitare avec moi.
F. est une belle femme brune, avec beaucoup d'ambitions, mère de l'enfant de Loulou.
Elle a étudié avec moi pendant quelques mois. Elle m'invita à un récital d'un guitariste, mais lequel ?
Nous sommes partis un soir pour la Maison de la Radio dans ma « quatre chevaux ». En route, je ne savais plus où se trouvait le levier de vitesse. F. mit sa main sur la mienne, celle-ci se trouvant sur le levier de vitesse entre nous deux. Il faudrait vérifier, s'il est exact que ce levier se trouve sur le plancher de la voiture et non à côté du volant.
Ce geste me fit presque perdre le contrôle de la voiture. Je réussis à éviter un accident, mes réflexes étaient encore bons à cette époque. Nous étions dans les années soixante dix. J’étais assez jeune encore.
Il faudrait que je vérifie mes feuilles où j’ai inscrit la chronologie.
A mon dernier rendez-vous avec elle à Paris cette année, F. a remis mes pendules à l'heure. J'étais et je suis encore un très bon conducteur. Mais je n'ai plus de voiture.
Mon écoute dans ce concert n'était pas à sa place, j'étais resté dans la surprise du geste de F.. Malgré mes efforts de concentration, j'étais absorbé, envoûté, paralysé, bloqué, ne sachant comment répondre à ces invites.
Le concert terminé, elle me demanda de la raccompagner chez ses parents qui habitaient à Saint-Germain en Laye. Ce que je fis, étonné, mais ayant repris de l'assurance et imaginant ce que pouvait être la suite.
Je ne me rappelle pas ce qui s'est passé pendant le trajet qui nous menait à la chambre indépendante conjointe à l'appartement familial.
Ai-je répondu à ses avances ? Est-ce que nous avons parlé ?
J’en déduis logiquement que nous n'avions pas pu nous embrasser pour ne pas affronter les arbres, qui vivaient de chaque côté de la route.
Son désir montait, sa nature étant très passionnée.
Mon désir se réchauffait, mais étant d’une nature très timide. Timidité due à mon passé violent avec ma mère, ce désir prenait du temps à se débloquer et à libérer ma volonté d’entreprendre.
Je me reproche ma passivité et ma peur de faire les premières avances.
Je n'ai été actif qu'une seule fois pour déclencher la procédure du désir.
Cette attitude fera l'objet d'un prochain courriel.
Histoire de l’anglaise.
Pendant mon séjour à l'hôtel « Studia », boulevard Saint-Germain, en mil neuf cent soixante et un, soixante deux, ou soixante trois.
Retour à l’histoire de Frédé.
Nous sommes, enfin, arrivés à son domicile. F. m’entraîna dans sa chambre à ma grande surprise, mais je n’ai pas trop opposé de résistance.
Quelques paroles en buvant un nescafé avec du lait.
Les embrassements ont commencé presque d'un commun accord.
En brassé, c'est à écrire, les bras sur son corps, ses bras sur le mien, nous avons échangé de chaleureux baisers. Nous nous caressions le visage.
Ma pudeur était tombée peu à peu, j'ai pu poser un baiser sur sa bouche.
Après ces rapprochements de visage à visage, lèvres contre lèvres, je commençais à me sentir perdu et ivre de cette proximité de corps à corps.
Je me permis de lui demander d'effectuer mon retour à Paris.
J'habitais en ce temps rue des Blancs-Manteaux, au troisième étage, un petit appartement que Macona, l'ami de Dadou m'avait laissé.
Nous n'avions pas pris de rendez-vous pour exercer un futur sur cette relation non professionnelle.
Je ne me souviens pas de la longueur de temps qui s'était passé jusqu'à son désir. Elle m’a demandé de venir habiter avec moi. J’ai accepté.
Quel a été le processus par lequel j'ai pu répondre « oui » ?
Est-ce que j'étais en silence ?  Est – ce que j’avais acquiescé, parlé, répondu ? Avais – je eu un silence évocateur de la possibilité d'une vie commune ?
Me suis-je posé le problème du passage de l’être professeur à l’être amant ?
Comment continuer à enseigner à une élève devenue amante ?
La suite dans un nouveau courriel.
Mes yeux me font mal. J’ai oublié de porter mes lunettes. Ma tête est très, voire trop proche de l'écran. Le temps que je me donne jusqu'au prochain courriel, permettra de faire remonter d'autres souvenirs de cette liaison. Liaison que j'espère écrire jusqu'à la fin et en détails.
La rupture et la douleur de la séparation me propulsèrent dans un dojo où je suis devenu moine zen après quelques années. J'ai dans mes archives le nom japonais que me donna le maître Teschimaru ou Deshimaru.
J’ai connu ce maître zen à ses débuts parisiens. Il est mort à l'heure actuelle. Il a formé des disciples, qui ont enrichi son héritage spirituel et matériel.
Les maîtres zens actuels français sont devenus des célébrités.
Tu peux voir sur « You Tube » son château et les nombreuses prestations qu'il a données et celles de ses élèves. J'ai abandonné la voie après plus de deux ans, ayant subi des remarques antisémites dans l'anti chambre qui servait à revêtir nos robes de moines. Noires pour les débutants et blanches pour les moines confirmés.
Nous étions en sexes mélangés sans discrimination dans le dojo.
J'arrête ce courriel qui a bifurqué.

AnneAnne,
Passe une bonne nuit, douce avec de beaux rêves pour que tu sois demain matin en pleine forme pour recevoir mon amitié et mon affection, ta présence et ta lecture, ton soutien et tout et tout.
Ychaï.

Roger Bénichou-YchaÏ


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