Le huit décembre
deux mil quatorze, suite dans le fil des rencontres.
AnneAnne,
Ma rencontre avec
Frédé H.
F.H. a connu la « Schola
Cantorum » et mon enseignement par l’intermédiaire d’Ing., qui étudiait
déjà la guitare avec moi.
F. est une belle
femme brune, avec beaucoup d'ambitions, mère de l'enfant de Loulou.
Elle a étudié avec
moi pendant quelques mois. Elle m'invita à un récital d'un guitariste, mais
lequel ?
Nous sommes partis
un soir pour la Maison de la Radio dans ma « quatre chevaux ». En
route, je ne savais plus où se trouvait le levier de vitesse. F. mit sa main
sur la mienne, celle-ci se trouvant sur le levier de vitesse entre nous deux.
Il faudrait vérifier, s'il est exact que ce levier se trouve sur le plancher de
la voiture et non à côté du volant.
Ce geste me fit
presque perdre le contrôle de la voiture. Je réussis à éviter un accident, mes
réflexes étaient encore bons à cette époque. Nous étions dans les années
soixante dix. J’étais assez jeune encore.
Il faudrait que je
vérifie mes feuilles où j’ai inscrit la chronologie.
A mon dernier rendez-vous
avec elle à Paris cette année, F. a remis mes pendules à l'heure. J'étais et je
suis encore un très bon conducteur. Mais je n'ai plus de voiture.
Mon écoute dans ce concert
n'était pas à sa place, j'étais resté dans la surprise du geste de F.. Malgré
mes efforts de concentration, j'étais absorbé, envoûté, paralysé, bloqué, ne
sachant comment répondre à ces invites.
Le concert terminé,
elle me demanda de la raccompagner chez ses parents qui habitaient à
Saint-Germain en Laye. Ce que je fis, étonné, mais ayant repris de l'assurance
et imaginant ce que pouvait être la suite.
Je ne me rappelle
pas ce qui s'est passé pendant le trajet qui nous menait à la chambre indépendante
conjointe à l'appartement familial.
Ai-je répondu à ses
avances ? Est-ce que nous avons parlé ?
J’en déduis logiquement
que nous n'avions pas pu nous embrasser pour ne pas affronter les arbres, qui
vivaient de chaque côté de la route.
Son désir montait,
sa nature étant très passionnée.
Mon désir se
réchauffait, mais étant d’une nature très timide. Timidité due à mon passé
violent avec ma mère, ce désir prenait du temps à se débloquer et à libérer ma
volonté d’entreprendre.
Je me reproche ma
passivité et ma peur de faire les premières avances.
Je n'ai été actif qu'une
seule fois pour déclencher la procédure du désir.
Cette attitude fera
l'objet d'un prochain courriel.
Histoire de
l’anglaise.
Pendant mon séjour
à l'hôtel « Studia », boulevard Saint-Germain, en mil neuf cent
soixante et un, soixante deux, ou soixante trois.
Retour à l’histoire
de Frédé.
Nous sommes, enfin,
arrivés à son domicile. F. m’entraîna dans sa chambre à ma grande surprise, mais
je n’ai pas trop opposé de résistance.
Quelques paroles en
buvant un nescafé avec du lait.
Les embrassements
ont commencé presque d'un commun accord.
En brassé, c'est à
écrire, les bras sur son corps, ses bras sur le mien, nous avons échangé de
chaleureux baisers. Nous nous caressions le visage.
Ma pudeur était
tombée peu à peu, j'ai pu poser un baiser sur sa bouche.
Après ces
rapprochements de visage à visage, lèvres contre lèvres, je commençais à me
sentir perdu et ivre de cette proximité de corps à corps.
Je me permis de lui
demander d'effectuer mon retour à Paris.
J'habitais en ce
temps rue des Blancs-Manteaux, au troisième étage, un petit appartement que
Macona, l'ami de Dadou m'avait laissé.
Nous n'avions pas
pris de rendez-vous pour exercer un futur sur cette relation non
professionnelle.
Je ne me souviens
pas de la longueur de temps qui s'était passé jusqu'à son désir. Elle m’a
demandé de venir habiter avec moi. J’ai accepté.
Quel a été le processus
par lequel j'ai pu répondre « oui » ?
Est-ce que j'étais
en silence ? Est – ce que j’avais
acquiescé, parlé, répondu ? Avais – je eu un silence évocateur de la
possibilité d'une vie commune ?
Me suis-je posé le
problème du passage de l’être professeur à l’être amant ?
Comment continuer à
enseigner à une élève devenue amante ?
La suite dans un
nouveau courriel.
Mes yeux me font
mal. J’ai oublié de porter mes lunettes. Ma tête est très, voire trop proche de
l'écran. Le temps que je me donne jusqu'au prochain courriel, permettra de
faire remonter d'autres souvenirs de cette liaison. Liaison que j'espère écrire
jusqu'à la fin et en détails.
La rupture et la
douleur de la séparation me propulsèrent dans un dojo où je suis devenu moine
zen après quelques années. J'ai dans mes archives le nom japonais que me donna
le maître Teschimaru ou Deshimaru.
J’ai connu ce
maître zen à ses débuts parisiens. Il est mort à l'heure actuelle. Il a formé
des disciples, qui ont enrichi son héritage spirituel et matériel.
Les maîtres zens actuels
français sont devenus des célébrités.
Tu peux voir sur « You
Tube » son château et les nombreuses prestations qu'il a données et celles
de ses élèves. J'ai abandonné la voie après plus de deux ans, ayant subi des remarques
antisémites dans l'anti chambre qui servait à revêtir nos robes de moines.
Noires pour les débutants et blanches pour les moines confirmés.
Nous étions en sexes
mélangés sans discrimination dans le dojo.
J'arrête ce
courriel qui a bifurqué.
AnneAnne,
Passe une bonne
nuit, douce avec de beaux rêves pour que tu sois demain matin en pleine forme
pour recevoir mon amitié et mon affection, ta présence et ta lecture, ton
soutien et tout et tout.
Ychaï.
Roger Bénichou-YchaÏ
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