Vingt cinq février
deux mil quinze à quatorze heures dix.
Inquiétude de
l'homme inquiet.
AnneAnne,
L’inquiétude de
l'amitié.
Montent à mon
esprit des petites histoires que je crois pouvoir mémoriser pour les écrire.
Mais, mais, je laisse le temps passer et les premières lignes s'effacent.
Ici, j'ai habité
trois endroits fixes en plus du studio et enfin, peut-être l'appartement du
boulevard Hébron.
Hôtel d'immigrants
à Kyriat Yovel.
Trois ans, Rehov
Noami à l'Est en face d'une très belle vallée. Trois ans ?
Rehov ha Néviim,
rue des Prophètes, plus de vingt ans.
Studio Haoman.
Boulevard de la
Maison du Pain, cent onze. Ou cent vingt huit boulevard de Hébron, ou rue Hatnufa.
Il y eut aussi des
séjours chez des amis divers.
Le nombre de ces
lieux est moins important que toutes les chambres que j'ai habitées à Paris et
banlieue. Maisons Laffitte, ville des chevaux. Arcueil où a habité Eric Satie,
où j'ai enseigné dans le conservatoire qu'il avait fondé.
A Oran, seulement
une adresse : dix rue Pélissier.
Marseille, deux
appartement où a habité ma tante Rolande, et une chambre en sous-sol quelques
mois parce que j'ai du inventer un mensonge pour résilier le bail.
Le mensonge : j'avais
trouvé du travail à Paris…
Deux mois dans la
villa de ma cousine Simone, fille aînée de Tante Rolande. J'ai oublié le nom de
ce village près de la mer.
Une presque année à
Cassis où je me suis fait quelques amis dans un des cafés du petit port. Une
rencontre avec une professeure d'université, professant à Montréal, qui, par sa
sagesse et une culture littéraire commune, m'a donné envie d'immigrer au
Canada.
J'ai fait sa
connaissance à la cinémathèque quand, ratant une marche, elle s'est trouvée par
terre avec une entorse à la cheville. Je l'ai relevée. Ensuite, j'ai été la
visiter et parler avec elle pendant le temps de sa convalescence. Il y avait à
Cassis une résidence pour les professeurs d'université.
Ses séjours ont
duré un an. J’étais parti de Paris à la mort de ma mère pour réfléchir à une
émigration. J'avais résilié tous mes contrats de professeur.
J’ai enseigné au
conservatoire de Levallois-Perret, au conservatoire du cinquième et du
treizième, à la « Schola Cantorum », rue Saint-Jacques.
Je suis revenu à
Paris, SDF, recueilli par des amis ou des cousins jusqu'au moment où j'ai pris
la décision de venir en Israël.
Deux séjours de
vacances à Villars de Lans, peut-être vers l’âge de neuf ans.
Deux séjours de
vacances à Anglet, près de Biarritz avec André H. en mil neuf cent cinquante
huit et en mil neuf cent soixante. Assistant moniteur musical.
Encore beaucoup de
détails à ajouter et à raconter.
Mais,
AnneAnne,
Toujours avec
amitiés et inquiétudes.
Beaucoup, beaucoup…
Ychaï…
Roger Bénichou-YchaÏ
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