mardi 20 septembre 2016

9 avril 2015 Roger

AnneAnne,

Je pense à toi, je n'écris pas parce que je suis dans les moments où je ne peux m'arrêter de faire, de nettoyer, de construire des bacs en bois pour la véranda, sans rien avoir acheté. Ni vis ni bois. J'ai pensé à George Perec qui a écrit tout un livre sans utiliser une voyelle. Je ne rappelle pas laquelle.
Faire des projets.
Avoir enlevé vingt ans de poussière dans le studio.
Avoir changé les dispositions du studio sombre parce que sans fenêtres.
Changer aussi les meubles de place dans le petit studio trop éclairé par le soleil. Je sens et j'espère rentrer dans une phase plus créative de ma peinture, et reprendre mes occupations : écrire, peindre, rêver, me promener sur les rails du chemin de fer qui ont été transformés l'année dernière en longue promenade bordée d'arbres encore très jeunes, de fleurs, et autres verdures.
Je marche vite à grands pas. Jai pris la décision de courir une heure par jour. En attendant je cherche les chaussures adéquates.
Je suis remonté à fond, comme une montre suisse. Je sens en moi beaucoup de révolution intérieure et extérieure. Des histoires à venir !
La montée de la sorte d'hystérie qui prépare non pas, j'espère, la descente, mais la vraie reprise créative. Ne vendons pas la peau de l'ours, ni la mienne.
Je pense  à toi. Je suis désolé de n'avoir pas pu arrêter le moteur pour te « courrieliser ».
Comme dans toutes les folies, le besoin d'absolu, de perfection, le désir de terminer ce projet de nettoyage. Un projet qui ne se termina jamais car il y aura de la poussière jusqu'à la fin des temps, si le temps existe.
Le nouveau jour est arrivé. Minuit quinze. Je sens la fin de ces trois semaines, je n'ai plus de médicaments. Je suis presque arrivé à soixante kilos, j'espère avoir fait descendre mon cholestérol au zéro pour montrer à la médecine de quoi je suis capable. J'ai réservé encore des surprises à mes médecins.
Je pense à toi. Je vais aller me coucher en essayant de rêver si je parviens à dormir.
Je pense à toi, à tes progrès pour te sentir mieux, de mieux en mieux, sans mes conseils médicaux, mais avec mon amitié transcendante.

AnneAnne, porte-toi bien!

A bientôt, oui, oui, oui.

Ychaï.


Trop fatigué pour la relecture. Avec l'I-Pad, tout devient plus facile car il ne faut pas se fatiguer la tête pour l'orthographe.
Je crois que je me convertis à la religion de l'index. Bonne nuit.


R.Benichou.Ychai

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